Il ne faut pas confondre
formule, et
avion.
La formule Support Aérien Rapproché (restons français) a été validée dès la 2ème guerre mondiale, lors de l'attaque alliée sur l'Allemagne.
Comme c'était le balbutiement, il y a eu beaucoup d'erreurs de faites, notamment par les pilotes de combat qui ne résistaient pas à courser en masse les quelques malheureux avions allemands en vadrouille, sans parler de "l'à peu près" dans la collaboration air et sol".
La guerre en Indochine et, près de là en Malaisie, ont permis de développer les tactiques, notamment de coopération avec les forces au sol. La Corée a permis aussi de peaufiner les tactiques et unités/avions alloués dans cette mission au sein de forces alliées conventionnelles.
Les guerres du Moyen Orient ont été trop brèves pour installer les procédures, mais les pilotes israéliens étaient formés pour ça d'autant que LE Centre opérationnel gérait tout.
La longue guerre du Vietnam a vu se développer deux types d'action:
- les frappes aériennes au Nord Vietnam pour affaiblir le potentiel politico-économico-militaire où les avions américains n'avaient à faire face qu'aux MiG et la DCA (Défense Contre Avion).
- Le soutien des forces au sol, au Sud Vietnam, qui se battaient contre des forces rebelles et/ou régulières, se battant d'une façon nouvelle: la guérilla. (mise aussi en œuvre en Algérie en ce qui concerne la France).
C'est dans le cadre de ce second type d'action qu'a été développé une nouvelle procédure de lutte aérienne, avec des avions (et hélicoptères) dévoués. Si, au départ, les américains ont choisi des avions ayant faits leurs preuves par leur robustesse et, surtout, par le nombre disponible, ils ont dès le début des années 60, mi à l'étude des avions spécifiques. Ainsi, né de ces études, est (rapidement) arrivé l'OV-10 Bronco qui a remplacé les vieux B-26 Invader, T-28 et A-1 Skyraider qui étaient trop vulnérables et à bout de potentiel.
Dans le même ordre d'idée, des jets ont vu le jour avec pour réelle mission secondaire, l'appui au sol: F-5 Freedom Fighter, A-6 Intruder, A-7 Corsair II. Des jets aux performances "moyennes", car "obsolete", faisaient la jointure si nécessaire, comme le F-100 par exemple.
Çà n'est que lorsque ces avions ont dû être remplacés car trop vieux et moins nombreux (à cause des réformes et autres restrictions budgétaires) qu'est arrivé le A-10 (vainqueur du programme où le Northrop A-9 figurait lui aussi), étudié en temps et en heure (milieu des années 60) pour que le remplacement se fasse en douceur. A lui seul, il pouvait remplir les missions "appui" diverses nécessaires dans une zone sensible.
Aujourd'hui, les actions "de guerre" ont bien changé depuis les années 50 et les avions deviennent onéreux et les budgets votés au niveau des divers gouvernement ne laissent plus de place pour créer un avion multifonction à prix abordable.
Ces budgets ne laissent de place qu'à des super-hélicoptères pouvant se charger des frappes ponctuelles sur un ennemi quasi invisible et toujours en mouvement. Les drones sont là également pour faire bouger les hélicoptères à bon escient (carburant trop cher pour les "missions d'opportunités" comme dans le temps).
La plupart des gouvernements actuels n'envisagent pas d'action militaire et ne le font que "contraints et forcés" (par qui, par quoi?) et sont tellement idéalistes qu'ils n'envisagent pas d'action ennemie de quelques type que ce soit si l'on en croit les budgets militaires votés. Il faut voir les campagnes anti bombes anti-personnel, armes chimiques, l'interdiction d'avoir des morts en cas de conflit (ce qui a amené les drones). Une guerre ne doit pas faire mal, ne doit pas blesser, ne doit pas tuer, sauf l'ennemi "bien identifié". (d'où les satellites et les drones). A chaque fois que "l'ennemi" frappe, les gouvernements concernés et surtout les médias, en tombent sur le cul, crient au scandale et menacent de... de quoi, au fait!
Et, dans les faits, que se passe-t'il? On continue à réduire les forces... et l'armée effectue des missions de police... qu'elle n'est pas censer réaliser. Finalement, la guerre d'Algérie est toujours à nos portes et ça n'émeut surtout pas les médias...
Il faut dire qu'avec des gouvernements élus pour 4 ans (USA) ou 5 ans (France) et qui se veulent des "gardiens de la paix", leurs moyens (qu'ils se donnent) ne sont pas à la hauteur de leurs ambitions. On passe "la patate chaude" à celui qui va succéder en disant " je ne savais pas et de toutes façons, c'est la faute à ceux qui étaient avant moi".
Ainsi, ça ne sert à rien de pleurer car nous sommes tous des acteurs de ce que nous sommes et de ce que nous vivons... et responsables de la mise en place de ceux qui nous gouvernent. Pour les pays démocratiques, bien évidemment.
Et comme je le répète souvent, politique et armée sont liées et si l'on ne se donne pas les moyens de réaliser des actions fortes, alors il ne faut pas les faire. Et si on les fait quand même, ce sera mal fait.
Voilà où nous mène le retrait du A-10... mais cet exposé n'engage que moi, bien sûr! Déformation d'historien... amateur!
JJ